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  • : Chronique du choc entre les nations libres et qui tiennent à le rester, et le mondialisme ravageur qui cherche à les soumettre.
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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 23:41
Le livre de Raphaël Dargent, préfacé par Philippe Séguin, et dont je reparlerai sûrement par la suite, est un ouvrage facile à lire, intéressant et très instructif (malgré quelques coquilles sûrement dues à une relecture trop rapide, mauvaise habitude dont je n'ai jamais pu me défaire moi-même...) Bien plus fiable en tous les cas, que n'importe quel manuel scolaire!

Je viens de terminer l'excellent ouvrage de Raphaël Dargent: Napoléon III, l'Empereur du peuple, et ne puis m'empêcher de songer avec tristesse au bien sombre portrait que l'on m'avait dressé, alors même que j'étais tout jeune encore, de celui qui fut tout à la fois le premier de nos présidents et le dernier de nos empereurs. Ecrasé par l'ombre de son oncle, fossoyeur d'une IIème République plus orléaniste que démocratique, Napoléon III se vit sali par une IIIème République qui, pourtant, dans le respect du suffrage universel et des droits du peuple; dans la lutte contre la misère et la pauvreté des classes laborieuses; dans l'oeuvre de scolarisation et d'alphabétisation des jeunes Français; dans le respect et la protection des musulmans d'Algérie, ne lui arriva pas à la cheville. J'y reviendrai très certainement plus en détails dans d'autres articles, car l'ouvrage est rempli d'anecdotes éclairantes sur le bon sens de l'Empereur et la veulerie de ses adversaires, tant monarchistes que républicains. 

Dans le même temps, j'entame les Mémoires d'espoir du Général De Gaulle; si l'écriture en est toujours aussi belle, il est profondément frustrant de savoir que le Tome 3 et la majeure partie du Tome 2, n'ont jamais été écrits. D'autant plus regrettable que le dernier tome devait être consacré à la grande politique, la grande diplomatie, celle des rapports avec les Etats-Unis, l'Union Soviétique, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, Cuba, Israel, le monde arabe et l'Afrique noire. 


Comme la biographie de Mustafa Kemal par Benoît-Méchin, comme les Mémoires de guerre de De Gaulle, ces deux ouvrages provoquent un sentiment de profond découragement, mélé d'une teinte de dégoût, devant le parcours de ces hommes d'exception salis et insultés par les médiocres en tout genre, parlementaires et journalistes, artistes et soldats, qui tous déchainent leur furie jusqu'à triompher et faire tomber ceux qui, pourtant, leur sont tant supérieurs. 

 


C'est l'esprit alourdi de cette sereine amertume que je me rends aux portes ouvertes du Rassemblement pour l'Indépendance de la France (RIF), de Paul-Marie Coûteaux, souverainiste éclairé et conscient que seule une union des patriotes de toutes tendances et origines pourra permettre à la France de retrouver son indépendance d'action. J'ai l'occasion, sur place, d'y rencontrer, et même de recevoir quelque compliment d'un homme dont j'apprends qu'il fut un organisateur de la marche des étudiants du 11 novembre 1940 contre l'envahisseur nazi: quel orgueil, quelle joie, quelle humilité, m'étreignent alors tout à la fois, devant cette figure du courage qui, soixante-dix ans plus tard, continue de se battre avec vigueur pour la patrie!

 

 

Le RIF oeuvre avant tout pour le rassemblement de tous les souverainistes française. Une gageure quand on sait les divisions et inimitiés qui règnent dans ce milieu!

 

 

Servant biscuits et boissons au buffet de la rencontre, j'observe les convives: excepté ma chère Sandès; Tamou, dont l'énergie déployée pour organiser la réunion m'impressione; Joël, que j'ai la joie d'enfin rencontrer; Jean-Yves, un vieux compagnon de route, tous me sont inconnus. Mon poste, que certains qualifient, bien à tort, d'ingrat, est idéal pour les mieux connaître: en plus de me donner librement accès à boissons et nourriture, il me permet de discuter, d'échanger, avec l'un et l'autre, à tour de rôle. En comparant ces vieux patriotes, issus de tous les combats, si ouverts et combattifs, avec les jeunes cons des Identitaires, plus racialistes que nationalistes, je constate décidémment l'absurdité du jeunisme ambiant, qui voudrait favoriser les nouvelles générations, au détriment des plus expérimentées.


La soirée se termine fort tard; je passerai donc la nuit à Paris, ce qui me permettra d'ailleurs d'aller réclamer dès le lendemain, à l'ambassade d'Azerbaïdjan, mon visa pour ce petit pays que j'ai tant de hâte à visiter. 

Il y a quelque chose d'étonnament plaisant à passer devant toutes ces ambassades qui, autour de notre bel Arc de Triomphe, jalonnent les boulevards de la capitale; chacune d'elle, sous la facade d'un bâtiment souvent bien modeste, se fait le symbole d'une civilisation, d'une culture, d'un peuple, d'une langue, qui ne demandent qu'à être découverts, et plusieurs fois me saisit la furieuse envie de partir deux semaines en Malaisie, au Mexique, en Oman; une ambassade n'est souvent qu'une terrible invitation au voyage! 

Celle d'Azerbaïdjan est bien modeste, d'autant que des travaux s'y font. Mais le personnel en reste accueillant et sympathique. En retournant à Noisy-le-Sec, où je prendrai un repos bien mérité, je songe avec affection à tous ces petits Etats qui se donnent ainsi, à leur faible échelle, les moyens de rayonner à l'étranger. 

 

 

 

La réconciliation avec la Syrie avait été un des rares succès diplomatiques de Nicolas Sarkozy. On peut regretter qu'il semble aujourd'hui vouloir le gâcher.

 

 

Un exemple que la France devrait suivre, assurément. Encore une fois transparait l'incohérence remarquable de notre politique étrangère.En se rendant en Algérie, Alain Juppé a pourtant effectué un coup de maître; recevant un accueil chaleureux, il fait comprendre à nos partenaires que la repentance et les griefs réciproques sont un frein à l'amitié entre cette jeune nation et la France; c'est bien au contraire en regardant ensemble vers l'avenir que l'on peut bâtir une relation saine et équilibrée. Le discours est bien accueilli, y compris par le président Bouteflika que l'on a connu moins accomodant. 

Cette belle réussite diplomatique d'Alain Juppé rend d'autant plus incompréhensible la campagne active qu'il mène contre la Syrie de Bachar-al-Assad. Si ce dernier n'est pas un saint, il bénéficie d'appuis solides et représente un facteur de stabilité dans la région - en plus d'être un partenaire fidèle à la France. La situation syrienne est par ailleurs bien différente de la situation tunisienne; quand celle-ci n'était que le soulèvement d'un peuple épris de liberté, celle-là est plus une manipulation saoudo-israélo-américaine, comme l'ont prouvé de façon éclatante ces faux bloggueurs qui, depuis l'Ecosse ou les Etats-Unis, se faisaient passer pour des Syriens persécutés par le régime. 

La France devrait tirer des leçons de l'expérience libyenne, et laisser la situation se calmer en Syrie, avec le rôle très positif joué par la Turquie dans la crise. Une guerre contre Bachar-al-Assad semblant de toute manière improbable, quel intérêt avons-nous à nous faire un ennemi de notre ancien allié? 

 

 

 

Leena Ben Mhenni s'était fait connaitre par son blog "Tunisien Girl", sous le régime de Ben Ali... à l'époque où ceux qui la critiquent désormais se moquaient totalement de l'avenir de la Tunisie...

 

 

C'est par un coup de coeur doublé d'un coup de colère que je voudrais conclure ce billet. Une jeune bloggueuse tunisienne, Leena Ben Mhenni, qui lutta courageusement pendant quatre ans contre le régime de Ben Ali, est interrogée sur Canal +. Sur cet entretien de dix minutes, au cours duquel sont abordées diverses questions fort intéressantes, la jeune fille prend quelques secondes pour s'inquiéter de la montée de l'islamisme, donnant comme exemple la multiplication des voiles et des barbus. Que n'avait-t'elle pas dit!? En quelques heures, la malheureuse se retrouve abreuvée d'injures, de calomnies et de jugements condescendant par des anonymes qui, oubliant tout le reste de l'émission, déchaînent sur internet leur haine, leur mépris ou leur mauvaise foi, tentant de la faire passer pour une raciste, une autoritariste, ou remettant même en cause l'authenticité de son combat!

La boucle est bouclée. Comme Napoléon III, comme Charles De Gaulle, en leur temps, celle qui se bat avec ardeur et sincérité pour son pays est insultée et calomniée par la meute qui grouille, grenouille et scribouille, de tous ceux qui n'ont jamais eu ni son courage, ni sa persévérance, ni sa lucidité. Leena Ben Mhenni peut se consoler: elle est la digne héritière de tous ces lions salis par des hyènes. 

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