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  • : Chronique du choc entre les nations libres et qui tiennent à le rester, et le mondialisme ravageur qui cherche à les soumettre.
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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 14:53

L'ouverture de négociations entre le gouvernement colombien et les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), en guerre depuis 30 ans, peut paraître à première vue surprenante: les deux camps, en effet, rivalisaient jusque-là d'intransigeance. Pour le gouvernement colombien, il était hors de question de négocier avec des "terroristes"; les FARC, quant à elles, posaient de telles exigences à l'ouverture du dialogue que ce dernier paraissait condamné d'avance. Les négociations qui viennent d'être annoncées marquent-elles la fin de cette intransigeance partagée? Comme si les deux camps, conscients d'être de force égale, incapable de se détruire l'un l'autre, épuisé par 30 années d'affrontement, décidaient subitement de retourner à la raison...

 

 

De l'offensive des FARC à la contre-attaque gouvernementale: 30 ans de guerre totale

 

1982 marque le vrai début de la guerre civile colombienne; les FARC, jusque-là marginales et sans grand pouvoir de nuisance, revoient de fond en comble leur stratégie. Les fronts d'attaques se multiplient, les rebelles agissent dans les villes, et les méthodes du grand banditisme (enlèvements et trafic de drogue) permettent de financer le mouvement.

Surpris par cette offensive, l'armée colombienne vacille; les FARC prennent l'avantage à l'aube des années 1990. La capitale, Bogota, est menacée à plusieurs reprises. En 1998, après une série de victoires des rebelles, Andrés Pastrana est élu président de la République, sur la promesse d'un accord de paix avec les FARC.

Ces dernières obtiennent la création d'une vaste zone démilitarisée, qui leur servira de zone d'entrainement et de repli. Apparement à son apogée, la guerilla n'a cependant pas réussi à renverser le gouvernement; en réalité, son déclin s'annonce déjà. 

 

Les cercles rouges indiquent apprixomativement les principales zones d'influence de la guérilla des FARC. En rouge gras, le principal territoire sous leur contrôle, où se situe notamment la zone démilitarisée que leur avait accordée le gouvernement colombien. 

 

Les années 2000 marquent un changement de tendance. Initiée par Andrés Pastrana, la coopération avec les Etats-Unis s'intensifie sous le mandat d'Alvaro Uribe, président de 2002 à 2010. Le pacte est simple: la Colombie se soumet totalement aux Américains, dont elle devient un Etat-vassal; en échange, ces derniers lui apportent une aide militaire, économique et technologique d'ampleur. 

De plus, les méthodes criminelles des FARC finissent par lasser la population; les guerilleros semblent avoir oublié leurs idéaux révolutionnaires, au profit d'un trafic de drogue autrement plus juteux. Des groupes paramilitaires se créent, et à la terreur des FARC répond une terreur d'extrème-droite, plus ou moins couverte par le gouvernement Uribe.

 

Dès 2005, le gouvernement colombien fait plier les FARC et les repousse dans des zones hostiles (montagnes et forêts). De 2007 à 2010, plusieurs cadres importants de la guérilla sont éliminés. En juillet 2008, la libération de plusieurs otages importants des FARC, dont Ingrid Bettancourt, constitue une humiliation terrible pour la guérilla. L'armée colombienne semble en voie de l'emporter définitivement. 

 

 

2011-2012: le sursaut des FARC 

 

Le gouvernement colombien, cependant, a tout fait reposer sur la lutte militaire. La misère des paysans, les crimes des groupes paramilitaires, la violence de l'armée régulière: autant de problèmes qui n'ont pas été réglé, et fournissent un terreau favorable aux guérilleros. Ces derniers, par ailleurs, n'ont aucune perspective de retour à la vie civile, et continuent donc le combat, non pas par fanatisme, mais parce qu'ils n'envisagent pas d'autre mode de vie. 

En 2011, les FARC, que l'on croyait écrasées, se livrent à plusieurs attaques contre l'armée, et tissent des liens avec d'autres mouvements de trafic de drogue. 

 

La démobilisation des groupes paramilitaires pose également un gros problème au gouvernement colombien. Nombre de leurs combattants estiment insuffisante la prime qu'ils ont touchée pour leur démobilisation, et se livrent à des actes de rétorsion, comme des attentats. 

 

Ce n'est là qu'un baroud d'honneur; les FARC n'ont plus les moyens de menacer le gouvernement. Mais elles comptent tout de même près de 10 000 combattants, contrôlent de vastes zones de territoire colombien, et trempent dans toutes sortes de trafics. 

 

En 2012, la situation est donc la suivante: Juan Manuel Santos, président depuis 2010, a compris qu'il ne pourrait vaincre les FARC. Ces dernières, quant à elles, ont renoncé à prendre le pouvoir, et se sont repliées sur des activités de banditisme traditionnel. Après avoir failli, chacun à son tour, prendre le contrôle du pays, les deux adversaires sont proches du KO. Trop faibles pour se faire encore la guerre, trop forts pour se laisser vaincre. La négociation devenait alors indispensable. Annoncées en septembre 2012, les discussions devraient s'ouvrir en octobre suivant, en Norvège et à Cuba. 

 

 

Quelles négociations pour quelle paix?

 

Reste qu'on ne sait pas très bien sur quoi porteront les négociations entre le gouvernement colombien et les guerilleros. Politiquement, ces derniers savent très bien qu'ils ont échoué; la Colombie ne deviendra pas un Etat marxiste-léniniste, et d'ailleurs, il y a bien longtemps que ce combat ne les intéresse plus. 

De son côté, le gouvernement colombien ne pourra obtenir la paix sans l'aide des FARC, mais que peut-il leur offrir? Des réformes politiques? Peut-être, mais elles ne sont plus au coeur du conflit. 

 

Le Vénézuéla, allié informel des FARC, et le Chili, sorti d'une longue période de militarisme, encadreront les négociations entre les FARC et le gouvernement colombien. Ici leurs présidents respectifs, Hugo Chavez et Sebastiàn Pinera.

 

En fin de compte, la seule véritable concession que le gouvernement pourra faire aux FARC, est de leur permettre un retour progressif à la vie civile. Mais là encore, on ne sait pas trop ce qu'il pourrait proposer: en effet, les guerilleros vivent assez bien du trafic de drogue, et il faudrait alors que le gouvernement leur offre des primes, ou des emplois, qui leur assureraient une vie meilleure encore. Ce ne sera pas évident. 

 

Dans le fond, les deux camps négocient, non pas parce qu'ils ont envie d'obtenir la paix, mais plutôt parce qu'ils n'ont plus les moyens de mener la guerre. Beaucoup de prudence s'impose donc. Peut-être un compromis sera-t-il trouvé. Mais il est aussi possible que les FARC, ou les militaires colombiens, ayant repris du poil de la bête, décident de rompre des négociations qui s'annoncent bien ardues. 

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 19:17

 

 

S'en prenant à Viktor Orban, le Premier Ministre hongrois, Daniel Cohn-Bendit a usé d'une comparaison scandaleuse. "Dany le Rouge" est-il légitime pour émettre de tels jugements? Pourquoi s'en prend-il plus spécialement à la gauche latino-américaine?

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 20:35

Les Etats-Unis ont beau jeu, en ce dixième anniversaire des attentats du World Trade Center, de peaufiner leur image d'Etat victime, dans une propagande larmoyante assidûment reprise par leurs alliés occidentaux. Ils permettent ainsi de faire oublier que le 11 septembre marque également la date d'un coup d'Etat militaire au Chili dont ils furent les complices. Le renversement d'un gouvernement démocratiquement élu, avec la complicité de la C.I.A., permit l'établissement au Chili d'une dictature sanguinaire, chapeautée d'une main de fer par le général Augusto Pinochet. Le drame de ce petit pays, si loin de nous, reste encore peu connu; pourtant, aujourd'hui encore, le Chili porte les séquelles de ce coup d'Etat, pour lequel les Américains n'ont jamais présenté d'excuses. 

 

A peine élu, les jours du nouveau président étaient compter: Richard Nixon et Henry Kissinger ne pouvaient laisser passer ce qu'ils avaient vécu comme une grave humiliation...

 

Salvador Allende: le caillou dans la botte sud-américaine de Washington

 

La situation chilienne n'inquiétait guère les Etats-Unis jusqu'en 1970; République parlementaire depuis plusieurs décennies, le pays était alors, comme tous les Etats d'Amérique du Sud, un de leurs alliés loyaux, stable et prometteur. Aussi, l'élection du socialiste Salvador Allende à la tête du Chili provoqua un vif émoi à Washington. Richard Nixon refusa de féliciter son homologue, et ordonna immédiatement à la C.I.A. de se mettre en action pour discréditer et chasser celui qu''il qualifiait de "fils de pute"; Henry Kissinger résuma la position américaine ainsi: "l'élection d'Allende [...] nous pose un des plus sérieux défis jamais rencontrés dans cette hémisphère".

Salvador Allende n'était pourtant pas un grand danger pour l'Amérique. Si son gouvernement comprenait quelques ministres communistes, lui-même était plus proche des sociaux-démocrates; c'est d'ailleurs en promettant de respecter la constition du pays et les libertés fondamentales qu'il avait reçu le soutien des centristes. Mais Kissinger craint "l'effet domino": le passage d'autres pays d'Amérique Latine au socialisme, et peut-être un jour, au communisme!

 

Un coup d'Etat soutenu par les Etats-Unis

 

La C.I.A., qui avait déjà financé le candidat de droite Alessandri, s'attaque alors au nouveau gouvernement de gauche. Elle se heurte dans un premier temps au général René Schneider, chef des armées chiliennes, légaliste et hostile à tout coup d'Etat. Ce gêneur, mortellement blessé fin 1970, lors d'une tentative d'enlèvement, sera vite éliminé. Son remplaçant n'est autre qu'un certain Augusto Pinochet...

Les Américains se lancent alors dans une importante campagne de déstabilisation, qui frappe tous azimuts: financement des journaux de droite, arrêt des investissements et exportations, propagande insidieuse, ordre à la Banque Mondiale de stopper ses prêts. En quelques années, la situation sociale du Chili se dégrade considérablement. Dans le même temps, la C.I.A. apporte un soutien logistique et financier à l'armée qui, sous la coupe de Pinochet, compte renverser le gouvernement de gauche à la faveur de la crise. 

 

Réfugié dans son palais, Salvador Allende a-t-il été tué par sa propre armée, ou s'est-il suicidé? Le mystère demeure...

 

C'est donc le 11 septembre 1973 qu'aura lieu le renversement de Salvador Allende; au petit matin, l'armée chilienne prend le contrôle du port de Valparaison et annonce la déchéance du gouvernement démocratiquement élu trois ans plus tôt. Le président se réfugie dans le palais présidentiel, d'où il tente d'organiser un semblant de résistance; bombardé par sa propre armée, Allende meurt au terme de l'assaut. 

L'armée chilienne, sur les ordres d'Augusto Pinochet, lance une vague de représsion massive contre les communistes chiliens, dont les noms lui avaient été communiqués par la C.I.A. Des milliers de civils sont tués, arrétés, torturés; ainsi débute, dans le sang, et avec la lourde complicité des Etats-Unis, une dictature militaire qui ne tombera que 18 ans plus tard, en 1989...

 

Le lourd traumatisme d'un pays

 

Lorsque le général Pinochet est contraint de quitter le pouvoir, en 1990, le Chili semble renouer avec la liberté. 20 ans plus tard, il apparaît pourtant que le pays souffre toujours terriblement des séquelles de cette époque. Les dirigeants et tortionnaires du régime militaire n'ont ainsi jamais été poursuivis ni inquiétés, et Augusto Pinochet lui-même, déclaré mentalement irresponsable, fut relâché par la cour chargée de le juger. Le viuux général meurt en 1996, sans avoir été condamné pour ses crimes. Le bilan des militaires chiliens est pourtant extrèmement lourd: les escadrons de la mort, la police politique et les services secrets se sont rendus coupables de milliers de cas de torture, viol, enlèvement, disparition et assassinat, non seulement au Chili, mais également dans le reste de l'Amérique Latine. Même les Etats-Unis et l'Europe auront été frappés par ces actes meurtiers. 

 

Après les réformes sociales de Ricardo Lagos, Michelle Bachelet, élue en 2006, déçoit le peuple chilien. Les problèmes économiques hérités des années 1970 perdurent, et le pouvoir manque de volonté. Des dissidences se créent à gauche, regroupant les déçus du socialisme sauce Bachelet. Ces difficultés permettent l'élection, entre 2009 et 2010, de l'homme d'affaire Sebastian Pinera. Surnommé "le Berlusconi chilien", ce libéral de droite se distingue en intégrant d'anciens hommes de Pinochet dans son équipe; la situation sociale continue de se dégrader terriblement. S'il joue sur des coups médiatiques, tels l'union des homosexuels ou le sauvetage de 33 mineurs chiliens, le gouvernement se montre incapable de répondre à la crise sociale et économique. La jeunesse chilienne manifeste depuis plusieurs mois, réclamant un meilleur accès à l'éducation et aux services publics. Passée inaperçu à l'heure des révolutions arabes et des émeutes anglaises, ce mouvement de contestation ne semble pourtant pas prêt de s'affaiblir...

 

La jeune et jolie communiste Camila Vallejo est à la tête du mouvement de contestation qui touche le Chili depuis trois ans. Le salut viendra-t-il de la jeunesse?

 

 

Le 11 septembre aura été pour le Chili une date autrement plus funeste qu'elle n'a pu l'être pour les Etats-Unis. Le coup d'Etat, préparé par la C.I.A. et approuvé par Washington, des militaires chiliens, a saboté une démocratie en plein essor. En plus des profondes blessures morales et politiques dont le pays souffre toujours, il a vu sa croissance économique et son modèle social brisés en vol. Près de 20 ans après la fin de la dictature, le Chili peine toujours à s'en relever, bien qu'en meilleure posture que beaucoup d'autres pays de la région; sa jeunesse qui se soulève manifeste plus son desespoir que sa volonté de changement. Crise sociale, morale et politique: la difficile situation du Chili doit beaucoup aux Etats-Unis. Au lieu de s'apitoyer sur le sort de son pays, on aimerait que Barack Obama profite de ce 11 septembre pour faire au Chili les excuses qu'il lui a toujours refusées. 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 17:26
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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 01:13

Reportage intéressant (pour les locuteurs de la langue de Shakespeare, les autres m'excuseront de n'avoir pas trouvé de version traduite en français),  sur les discriminations subies par la communauté noire au Brésil, et qui montre bien que ce modèle multiculturel tant donné en exemple cache aussi des aspects bien plus sombres. 

 

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