Il y a près d'un mois, je me rendais au congrès de lancement du SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés), le nouveau parti souverainiste de Paul-Marie Coûteaux. J'y avais été convié pour assister à la prestation des multiples candidats lancés par le parti aux législatives (que je profite ici pour saluer de leur courage, et j'ai là une pensée pour mes amies Julia et Julie).
Je fais moi-même, peu après mon talentueux camarade Tristan, un petit discours de politique étrangère - en présence, assez déstabilisante, de Marine Le Pen, alliée du SIEL. J'y développais alors les thèmes gaullistes qui me sont chers: souveraineté, dialogue des civilisations, amitié avec le monde musulman ou la Russie.
C'est ainsi que je me rendais compte que décidémment, cette diplomatie d'ouverture rencontrait bien plus de succès chez ces nationalistes, qu'au sein des partis traditionnels...
Malheureusement, ce congrès m'avait aussi montré les limites du mouvement. Si je soutenais, et soutiens toujours sans relâche, le combat souverainiste du SIEL, je refuse en revanche de me positionner "à droite". Or, c'est bien la direction que Paul-Marie Coûteaux a choisi d'imprimer au mouvement. Faisant parler une libérale hystérique peu après moi, il a ensuite placé le SIEL dans le camps de la droite - envisageant même des alliances future avec la droite de l'UMP.
Je comprends cette stratégie, mais je ne la ferai pas mienne. Je ne suis pas de droite - et pas de gauche non plus, d'ailleurs. Je suis gaulliste, républicain, français, voilà tout.
C'est heureusement le ton que je retrouvais le lendemain, au discours de Balard de Nicolas Dupont-Aignan. Venu avec une amie, j'y ai eu le plaisir de croiser plusieurs militants que j'avais déjà vus au SIEL (dont Jean-Yves Dufour, auteur d'un très bon La France face au mondialisme).
Mais l'ambiance y était décidémment plus rassembleuse. C'est une France de toutes les couches sociales, de toutes les origines et religions, de tous les milieux politiques, qui se retrouvait là. C'était une France rassemblée et combattante - en un mot, gaullienne.
Avant de quitter le meeting, j'ai le plaisir de croiser trois amis chevènementistes. Les lignes bougent bien! Puis, rendez-vous au mariage d'une amie...
La suite sera fort peu politique. Le Grand Bal de l'amitié franco-turque me prends les deux dernières semaines de mars. L'effort est rude, mais ni moi, ni mes deux amies Öznur et Ülker, ne baissons les bras. Non pas seulement parce que nous tenons à cette vieille et précieuse amitié franco-turque. Mais aussi parce que ce bal nous fait découvrir des personnes brillantes, qui nous apportent aide et réconfort.
Quelle surprise de constater que, parmi les premiers à nous aider, nombreux sont les alévis, les Kurdes, les juifs, les homosexuels, les anarchistes et les gauchistes, toutes ces minorités dont l'Etat turc se méfie! Et que bien au contraire, les ultra-nationalistes mépriseront ce projet, tandis que l'Ambassade l'ignorera complètement!
Quelle déception de constater que, de tous ces proches sur lesquels nous comptions, bien peu de solidarité est venue - à l'exception de quelques amis précieux auquels je resterai grandement reconnaissant!
Quel ironie enfin qu'à Sciences-Po, antre prétendu de la xénophilie, on déchire mes affiches pour ce bal d'amitié franco-turque (avant de me traiter de xénophobe à l'occasion...) !
Enfin le bal a lieu! Français, Turcs, de toutes origines, de toutes religions, jeunes et vieux, hommes et femmes, se mélangent, se rencontrent, se découvrent, s'amusent. Et la joie des invités, la fidélité de certains amis, nous font vite oublier l'argent (un peu) et le temps (beaucoup) dépensés pour ce bal.
Oui, je suis fier d'avoir contribué à cette belle soirée, et je n'en regrette rien!
Et de suite, retour à la campagne présidentielle. Nicolas Dupont-Aignan m'apparaît de plus en plus comme le meilleur candidat. Tandis que Jean-Luc Mélenchon reste prisonnier de son internationalisme, tandis que Marine Le Pen se laisse aller à la facilité d'exploiter l'affaire Merah, il reste le seul à porter un discours sérieux, de liberté et de réconciliation.
J'évite d'aller voir les deux pitres qui se donnent en spectacle à Vincennes et la Concorde. Savoir que l'un d'eux va diriger notre pays cinq ans durant me démoralise profondément.
Je me suis rendu en revanche, hier soir, le 17 avril, au meeting de fin de campagne de Nicolas Dupont-Aignan. Décidément, tout y est. S'il reste droit dans ses bottes, l'homme à un bel avenir politique. Peut-être est-il le seul à avoir compris que plus que jamais, souveraineté et réconciliation sont les deux piliers sur lesquels doit s'appuyer la France (comme je l'écrivais il y a plusieurs mois déjà).
Avec une bonne amie journaliste, nous décidons d'aller faire un petit tour au meeting de Marine Le Pen, qui a lieu juste après. Nous arrivons en plein discours électoral. Et décidémment, l'ambiance est bien différente. Le problème ne vient pas tant de la candidate, qui dit des choses assez justes. Il vient des militants qui nous entourent, véritables bêtes brutes visiblement obsédées par le halal et l'immigration. Je caricature, bien sûr. Certains semblent bien plus réfléchis et raisonables.
Mais il apparaît clairement que Marine Le Pen n'a aucune chance de gagner tant qu'elle n'aura pas débarassé son parti de ces tarés.
Je le redis. J'ai vu chez Nicolas Dupont-Aignan toute la France. Ce peuple patriote, travailleur, de toutes origines sociales et raciales, de gauche comme de droite, y était réuni. Et ça me suffit.
Je perdrais sûrement ce combat.
Mais je préfère perdre avec mes idées et mes convictions.